Du côté de chez Swann et Le Temps retrouvé, début et fin d'A la recherche du temps perdu, sont deux arches, à la construction parallèle, sur lesquelles s'appuie le grand oeuvre de Proust. Ces deux textes définissent ce qu'est La Recherche, l'histoire d'une vocation, le salut par l'écriture. Dans le premier, c'est l'enfance restituée : Combray, les rêves, le territoire que le narrateur partage avec sa mère et sa grand-mère, les lieux de la fascination (le théâtre, les voyages, les visages de jeunes filles, l'or des noms...). Dans le dernier, le temps a passé : il a rendu les êtres méconnaissables, détruisant tout à l'exception de l'art, union de la sensation et du souvenir. Le narrateur va enfin se mettre à écrire.